Allongement de la pré-rentrée



La Prérentrée et le SNUipp-FSU


“La désobéissance civique est interdite pour les fonctionnaires.” “Organiser une grève un jour de prérentrée, c’est reconnaître que ce jour est un jour de travail.”

Voilà la prose que l’on pouvait lire dans le compte-rendu de la réunion tenue à Sorgues par le SNUipp, publié dans son bulletin de novembre 1999 (p.8).

Décidément, concernant la décision arbitraire de M. Allègre d’allonger nos obligations de service (deux jours et demi de prérentrée au lieu d’un, diminution des congés de Toussaint, suppression du pont de Pentecôte), le SNUipp aura tout fait pour désamorcer la mobilisation et fournir de pseudos arguments au Ministère.

On se souvient du savant calcul établi en juin 99 par le SNUipp pour “prouver” qu’on ferait moins d’heures de travail en 1999-2000 qu’en 1998-1999, puis de cette incroyable affirmation à la rentrée de septembre selon laquelle “cette année scolaire compte moins de 150 jours de 6 heures”.

En introduisant “anodinement” la notion de “désobéissance civique” dans un “compte- rendu”, le syndicat majoritaire voulait-il donner son feu vert à l’Inspecteur d’Académie pour sanctionner financièrement... ? Assurément, si le syndicalisme maison n’existait pas, il faudrait l’inventer ; c’est un véritable laboratoire pour l’établissement d’argumentaires (mauvais et fallacieux) à l’usage de la hiérarchie !

En 1995, le Ministre d’alors a tenté d’allonger la prérentrée des enseignants et de les faire partir en vacances après les élèves. Force Ouvrière a combattu, comme aujourd’hui, cette mesure.

Après plusieurs mois de silence, le SNUipp déposa, comme Force Ouvrière, un préavis de grève pour couvrir les collègues qui décideraient de ne pas se soumettre à la décision arbitraire prise par le Ministre (lire l’Ecole du Vaucluse, bulletin du SNUipp supplément n°3 au n°29 de juin 1995).

En juillet 1995, le Ministre revenait sur sa décision et la prérentrée de septembre s’effectua sur un seul jour. Le SNUIpp écrivit, sans vergogne aucune, dans son bulletin de rentrée (n°30 daté d’août 1995) : “L’action syndicale paie : 1 seul jour de prérentrée.”

On se bornera à constater que le Ministre d’alors était M. BAYROU et qu’aujourd’hui c’est M. ALLEGRE. Force Ouvrière, pour sa part, ne change pas de discours ni de position en fonction de la couleur politique des ministres et des gouvernements. C’est cela le syndicalisme indépendant.

Jacques Fassié


L'Inspecteur d'Académie du Vaucluse a décidé de retenir d'un jour de salaire aux collègues n'ayant pas renvoyé l'enquête administrative sur les deux jours et demi de prérentrée :

mercredi 08 décembre 1999, une délégation du SNUDI FO, composée de Paul BARBIER et de Michel LANDRON, a été reçue par MM FOURNIER, directeur adjoint du cabinet de Mme Royal, M.Claude COQUARD (remplaçant de M FOURNIER) et M.François LE GOFF, conseiller au cabinet de Mme Royal. "La délégation a informé le ministère de la volonté de l'Inspecteur d'académie du Vaucluse d'effectuer le prélèvement d'une journée de salaire pour tous les enseignants du 1er degré n'ayant pas renvoyé l'enquête administrative sur les deux jours et demi de prérentrée.
Elle a indiqué que si cette mesure était maintenue, elle serait inévitablement ressentie par les enseignants du 1er degré comme une injustice. Cela alourdirait le climat dans les établissement scolaire. Elle a donc demandé que le ministère intervienne pour qu'une mesure d'apaisement soit trouvée.
Monsieur FOURNIER nous a indiqué qu'il n'y avait pas eu de demande ministérielle auprès des IA pour qu'ils effectuent des enquêtes administratives. Il faut avoir une approche intelligente de la question sous réserve bien entendu qu'il n'y ait pas eu de comportement oppositionnel avéré."


Vers “les 39 h par semaine et 5 semaines de congés par an” ?


FO a combattu et continue de s’opposer à l’allongement arbitraire de la prérentrée à 2 jours et demi. Cette mise en cause de nos acquis statutaires vise à instaurer l’annualisation et la flexibilité de nos obligations de service en augmentant notamment notre temps de présence hors enseignement.

Remarquons que dans cette entreprise, le Ministre a reçu le total soutien des syndicats autonomes. Le SE-FEN a observé un mutisme total sur cette question, comme en 1995 lorsque le Ministre Bayrou (gouvernement Juppé) avait tenté de nous faire partir en congé d’été 2 jours après les élèves et de nous faire rentrer 2 jours avant.
Le SNUipp-FSU, lui, a “calculé” que notre temps de travail n’était pas modifié, prétendant même, dans son bulletin de rentrée, que nous ne travaillons que 6 heures par jour, 150 jours par an (M. Allègre lui-même n’avait pas osé !).

Tout le monde sait, et les syndicats co-rédacteurs des Chartes de M. Allègre mieux que quiconque, que le Ministère veut redéfinir les statuts et les missions des enseignants.

C’est ainsi, que lors d’une audience au Cabinet du Ministre, Force Ouvrière a appris que le projet de modification du service des Professeurs de Lycée Professionnel ne prévoyait plus d’exprimer les obligations de service en heures de cours hebdomadaires mais en “activités très variées” avec comme seule référence en matière horaire “39 heures et 52 semaines de travail moins 5 de congé” (actuellement 18 heures d’enseignement hebdomadaires et donc les mêmes congés que les élèves).
(Jacques Fassié)