Présentation des vœux de l'Union Départementale Force Ouvrière du Vaucluse Intervention de Gabriel Michel, Secrétaire Départemental, devant plus de 200 militants Force Ouvrière, en présence des responsables des différents syndicats F.O. du Vaucluse et de Madame le Maire d'Avignon, le vendredi 7 janvier 2 000. Madame le Maire, Mesdames, Messieurs, Chers Camarades, Si 99 s'achève sur de bons résultats pour notre organisation en Vaucluse, c'est vrai au niveau de la syndicalisation mais aussi à la M.S.A. où nous restons la première organisation syndicale, dans le Conseil d'administration, dans la santé publique où le syndicat F.O. passe de la 3ème à la 2ème place en Vaucluse et 1er à l'hôpital d'Avignon, dans l'enseignement où le snudi-FO progresse de 6,9 % en gagnant un siège de plus et devenant dans le primaire la deuxième organisation syndicale devant la FEN. Dans le secondaire, le SNFOLC prend un siège au niveau académique. Tout cela prouve, s'il en était besoin que notre indépendance est perçue et bien perçue et reste la seule ligne syndicale possible. Au cours de cette année écoulée, nous avons été sollicités en particulier, lors de ce dernier trimestre pour mandater des salariés afin qu'ils puissent bénéficier de la réduction du temps de travail. Sur une centaine d'accord en Vaucluse, F.O. a donné mandat pour une dizaine, mais chaque fois, les rémunérations ont été maintenues, l'annualisation et la flexibilité minimisées. Nous sommes à l'an 2000. Syndicalement, nous pouvons nous poser la question de savoir si cette nouvelle année ne va pas être l'année de tous les dangers … pourquoi ? Alors que le Medef essaye de nous faire croire qu'il est attaché au paritarisme, il n'a de cesse de repousser la négociation sur la convention ASSEDIC, il est probable qu'il va quitter le Conseil d'Administration de la CPAM et il profite de la complicité de Mme AUBRY pour remettre en cause les conventions collectives et le code du travail, tout ça, sous la barrière du néo libéralisme. Certains d'entre nous peuvent se demander ce que signifie ce mot barbare. Ce sont tout simplement les méga-fusions, la domination américaine, les fausses valeurs, l'aggravation des inégalités, en fait, c'est l'horreur économique avec l'extension du champ de la misère et de la pauvreté. La mondialisation qu'on nous présente aujourd'hui n'est pas acceptable car elle porte en elle une idéologie anti-humaniste qui ressemble de plus en plus à l'idéologie communiste que l'on a connue à l'Est. La logique néolibérale pousse aux concentrations, aux abus anti concurrentiels de positions dominantes et au verrouillage du marché tendant à placer le libre échange à la remorque de l'impérialisme hégémonique d'un certain nombre d'oligarchies financières ou marchandes, elles-mêmes en situation de quasi-monopoles. C'est nous, salariés qui en sommes les premières victimes, que nous soyons du privé avec la remise en cause de nos acquis, conventions collectives ou code du travail mais aussi du public puisque nos gouvernants n'ont de cesse de vouloir remettre en cause les statuts de la fonction publique mais aussi et surtout les services publics. C'est nous consommateurs qui sommes les victimes, car sous le prétexte de vouloir nous faire accéder aux produits à moindre prix, on remet en cause nos salaires, nos retraites, on remet en cause notre accès aux soins, on remet en cause notre accès aux différents services publics, on remet en cause l'instruction publique. L'heure est venue de nous faire entendre. Dressons-nous, pour qu'ensemble, debout, nous fassions une action nationale interprofessionnelle. Nous avons des motifs. Qu'il s'agisse des salaires, des allocations et minima sociaux. Le gel des salaires qu'accompagne la mise en place des 35 heures n'empêche en rien l'augmentation des loyers, de certains produits ou services. Qu'il s'agisse de la pratique contractuelle et des conventions collectives mises à mal par le patronat dont le comportement anglo saxon est lourd de menaces. Qu'il s'agisse de l'avenir de la sécurité sociale menacée par, à la fois, le gouvernement et le patronat. Qu'il s'agisse de l'avenir des retraites dont le système par répartition est directement remis en cause et menacé. Qu'il s'agisse de l'avenir de la convention d'assurance chômage et de l'ARPE dont F.O. est membre fondateur. Qu'il s'agisse de la loi sur la réduction du temps de travail à 35 h dont on sait que dès aujourd'hui des millions de salariés continuerons à travailler 39 heures payées 39 heures sans que les heures supplémentaires ne leur soient payées en tant que telles. Qu'il s'agisse des services publics dont l'insuffisance des moyens et en effectifs, imposé par les pouvoirs publics conduit aujourd'hui à des conditions de travail déplorables que d'aucun ne manqueront pas d'utiliser en parlant de dysfonctionnement de gestion. Qui veut tuer son chien l'accuse de la rage ! Voilà pourquoi l'heure est à la mobilisation. Malgré tout ça et le combat que l'on mènera, l'U.D. du Vaucluse, parallèlement à son action revendicative, se veut ouverte sur le monde et c'est, dans ce cadre, que nous allons essayer de mettre en place un jumelage avec le Conseil syndical de la Histadrut de la région d'Haïfa en Israël. J'aurai l'honneur d'y conduire une délégation en mars. Je vais arrêter là en insistant sur le fait que tout le monde est concerné par l'évolution de la société et que c'est en agissant que l'on pourra se faire respecter et surtout faire respecter nos valeurs de fraternité, de solidarité et d'égalité. C'est parce que FORCE OUVRIERE est profondément attachée aux valeurs républicaines que nous ne laisserons pas disparaître la république sans combattre. A toutes, à tous, je vous souhaite ainsi qu'à vos familles des meilleurs vœux de bonheur, de santé pour cette nouvelle année mais aussi beaucoup de courage pour que le combat que nous allons engager soit gagné dans la défense des intérêts moraux et matériels des salariés. Vive le syndicalisme indépendant. VIVE FORCE OUVRIERE